Amazonie

Vendredi 5.09.2008

5h30 du matin, je prends l'avion en direction de Manaus. Arrivée dans l'avion, je fais une rencontre sympathique avec Marlène, native de Manaus. Tout au long du voyage elle me raconte un peu de son enfance, notamment les vacances qu'elle a pu passer au fin fond de l'Amazonie auprès de sa grand-mère.
Sa grand-mère (qui a vécu jusqu'à l'âge de ses 99 ans) lui a transmis quelques savoirs ancestraux afin d'utiliser certaines plantes aux vertus médicinales. 

L'avion se penche, l'occasion pour moi d'immortaliser les fleuves (de couleurs, d'acidités et de vitesses différentes) Solimões et Rio Negro dans toute leur splendeur, avant qu'ils ne se rejoignent et ne deviennent un peu plus loin le fleuve Amazone.



A peine descendue d'avion, les bagages déposés à l'hôtel, je parcours le centre à pieds, à la découverte de sa place des découvreurs, de son théatre rose serti d'une coupole colorée, de ses marchés...de son peuple.



Aujourd'hui, c'est ferié, donc je me rends compte que je ne pourrai pas tout voir, notamment certains musées comme le musée do Indio. Je dois dire que tout est dans un état pour le moins négligé, seules certaines bâtisses de style colonial sauvent la face, mais c'est peut être ce qui donne du charme à cette ville. Son marché couvert a été conçu par des élèves de Gustave Eiffel...il est en court de restauration. Je ne peux y entrer, y foisonnent habituellement des étalages de nombreuses variétés de poissons du fleuve Amazone ainsi que d'autres produits locaux.

Personne ne m'importune, même dans des endroits comme le port où je n'aurais peut être pas du aller seule en toute conscience, mais un profil discret passe assez bien finalement.



De retour à la place centrale, je m'assois pour boire un "suco" (jus de fruit) d'un fruit exotique dont je méconnaissais l'existence et le nom jusque là ... excellent !!!



Ce soir il y a un concert sur cette place (concert du chanteur Lénine, l'occasion pour moi de le connaître !!!), je m'y glisse, l'occasion pour moi de rencontrer des universitaires spécialisés en environnement, des physiciens en doctorat pour la plupart, venant d'autres Etats du Brésil...bon, ils ont eu du mal à comprendre que je parle portugais et que je ne sois pas brésilienne, ils ont oublié qu'en Europe il y avait également un petit pays qui parlait portugais...et je les ai embrouillés un peu plus avec mes origines françaises !!! Tout cela me fait rire, mais dans tous les cas, cela me fait bien plaisir de pouvoir échanger avec eux sans la barrière de la langue.

Samedi 6.09.2008

8h30, mon guide francophone vient me chercher à l'hôtel, oui pour l'Amazonie il me faut un guide... obligatoire sinon je n'y entre pas !!!
Nous partons pour le port où un porteur emmène ma valise...sur la tête jusqu'au bateau ...et mon guide précise que ce serait un frigo...il ferait de même !!!



Mon guide me raconte qu'il est d'origine "pied noir" de par son père et indien de par sa mère. Son père est venu en Amazonie durant la guerre d'Algérie et a vécu deux ans avec les indiens, avant que l'armée n'aille le chercher (pour protéger les indiens). En riant, il m'explique qu'avant de venir, son père a appris l'espagnol car il correspondait avec un missionnaire qui lui parlait espagnol. A son arrivée, une femme a donc fait la traduction de l'espagnol vers le portugais, cette femme est devenue sa femme par la suite...la mère de mon guide (j'espère que vous suivez...et que vous ne vous êtes pas endormis !!!).

Nous prenons donc le bateau en direction du lodge en forêt, j'aperçois la rencontre des eaux au loin, des arbres déracinés enracinés, un arbre sama una (le plus grand d'Amazonie), des arbres à caju, un iguana sur le point de mettre bas... un spectacle hors du commun et réellement dépaysant !!!





Nous accostons à l'entrée du lodge, splendides chambres équipées, faites de bois ...brésilien bien entendu, la salle de repas donne sur le fleuve, son toit est fait d'après la technique indienne en paille, des poissons succulents ne tarderont pas à faire ici l'objet de dégustations appréciées.




Parfois, il est possible d'apercevoir des dauphins qui ont muté pour s'adapter à l'eau du fleuve...parfois roses, parfois gris...plus petits que les dauphins de mer en tout cas. Ce sont des animaux sacrés pour les indiens.

L'après-midi, nous partons à la pêche aux piranhas et revenons presque bredouilles. Nous faisons un détour pour visiter Monsieur Severino, un "seringueiro", qui extrait le caoutchouc de l'arbre hévéa...puis le transforme selon la tradition.



En rentrant, nous avons la satisfaction d'admirer le coucher de soleil.



Le soir, nouvelle sortie, chasse aux caïmans... Pas rassurée mais j'y vais !!! Par la projection d'une lumière forte en pleine nuit, il est possible de repérer au loin la pupille reverbérante d'un caïman...enfin, seul un oeil avisé peut repérer cette pupille luisante...autant dire pas le mien !!!

Nous en trouvons un petit que nous oscultons de toute part...lorsque nous le remettons à l'eau il nous regarde hébété sans bouger ni fuire. Il nous observe lui aussi !!! 



Dimanche 7.09.2008

Debout 7h00 du matin pour un petit déj composé de patate douce, manioc, banane cuite, banane frite, ananas, pastèque, mangue, fruit jack.

Le matin, un tour en barque, nous partons pour une réserve "Gambo"infestée de piranhas, située à 60 km du lodge. Nous y pêchons (enfin !!!) tout un sot de piranhas de diverses variétés et de toute taille. J'ai pris goût à la pêche !!!



Au retour, nous nous arrêtons sur une plage argileuse...l'eau est à 28 degrés mais claire comme du coca ! rires !



Lundi 8.09.2008

Au petit déj, j'en profite pour goûter le suco de genipapo. Un peu amer et un peu difficile pour un palet peu habitué !
En attendant le départ en fôret, j'en profite pour chercher des paresseux, perchés sur les arbres. Très lents effectivement mais tout de même agiles ! C'est adorable !



Je pars enfin en forêt avec mon guide qui me raconte une telle quantité de choses que j'aurai du mal à relater ici !







Nous passons des petits ruisseaux de forêt "igarapé", il frappe sur un arbre qui raisonne comme le font les indiens pour signaler leur position aux membres de leur tribu, il me montre une liane d'eau dont le liquide serait plus pur que le lait de coco, une fourmilière énorme, un nid de guêpe, une mygale qu'il fait sortir de son terrier... animal plutôt timide en fait.





Plus loin, il frappe un arbre et sème la panique chez des fourmis vénimeuses, qui sont d'ailleurs utilisées par les indiens pour un rite initiatique consistant à endormir ces fourmis puis les disposer par centaines dans un gant de telle sorte qu'une fois qu'elles se réveillent, on fasse glisser la main des novices à l'intérieur...24h de douleur...séance répétée 20 fois dans une vie au minimum... Pour oublier la douleur, les indiens dansent et boivent de l'alcool jusque tard dans la nuit...

Nous nous postons sur les hauteurs et de là je peux admirer la vue du fleuve entouré de cette verdure luxuriante...superbe vue panoramique.



C'est l'heure de mon départ, empreint de nostalgie...

Avant de rejoindre Manaus, nous allons en bateau voir un igapó, une forêt inondée, habitat privilégié de l'anaconda.



C'est une atmosphère mystérieuse. Les indiens viennent y pêcher la nuit, ils éveillent la curiosité des poissons avec une lumière en surface, et les pêchent à la lance.



Les dauphins s'approchent de très près du bateau pour la première fois, mon guide me dit qu'ils viennent me dire au revoir...ce qui charge mon départ d'un peu plus d'émotion.




Retour à la civilisation...